Le changement

16/05/2022

Aujourd'hui, j'ai envie de vous parler du changement, des phases de transitions, de l'inconnu ou la nouveauté qui s'invite dans nos vies.

Ces périodes qui remettent en question, où la perte de repère amène de l'insécurité et des tensions. Ces périodes où tout est chamboulé, retourné et où, pour ma part, je me sens encore parfois comme une bouteille d'Orangina qu'on aurait bien secouée. 

Que l'on croit le subir ou qu'il soit choisi, le changement est un formidable tremplin vers la connaissance de soi, la libération et la liberté. Le changement peut être vécu dans la douleur si l'on y résiste ou dans la joie, dans la mesure où l'on accepte de coopérer avec lui. Coopérer, au sens d'observer, ce que ce changement déclenche en nous et laisser l'intelligence de la vie oeuvrer.

Le changement, pour l'humain est souvent synonyme de perte de repère et la perte de repère déclenche la plupart du temps, notre système de défense qui s'appuie, pour remplir son rôle, uniquement sur un référentiel passé et révolu. C'est un angle de vue étroit qui ne laisse pas entrevoir l'infini des possibles juste de l'autre côté.

Le changement amène de l'inconfort.

Le changement ouvre l'espace des peurs.

Et lorsqu'il n'y a pas coopération de notre part, rapidement, les résistances grandissent et la souffrance apparaît.

Force est de constater, que l'humain est habitué, conditionné depuis tout petit à trouver son confort et croire trouver le bien-être et le bonheur lorsque tout est stable dans son environnement, bien à sa place, permanent, lorsque les habitudes et la routine sont installées, et qu'il y a comme une impression de contrôle sur la vie, un emploi du temps bien ficelé où la moindre minute est optimisée, ne laissant alors aucune place à l'imprévu et l'inconnu.

C'est étonnant de voir à quel point l'humain cherche à figer l'inéluctable impermanence de la vie croyant y trouver son paradis, alors qu'il est tout simplement en train de créer son propre enfer.

L'impermanence est une loi universelle avec laquelle nous avons à coopérer et ce, pour notre plus grand bien. 

Résister au changement ou à l'impermanence équivaut à essayer de ramer à contre-courant alors que nous sommes déjà engagés sur des rapides, c'est tout simplement une lutte perdue d'avance. Le fleuve rejoignant toujours l'océan, que la goutte d'eau soit disposée à suivre le courant ou non.

Je suis une adepte de l'expérience directe, les textes que je vous partage depuis 2019, sont toujours issus de ce que j'expérimente. En décembre dernier, j'ai pris une décision qui allait entrainer un grand changement, vendre la maison pour vivre en camping-car. En parallèle de l'évidence et la joie présentes, j'ai tout de suite vu les peurs et espaces que cela venait réveiller. 

Et j'ai pu observer comme à certains moments, la perte de repères et l'inconnu amenaient chez moi, une tension générale dans le corps, du stress, un manque de présence, un rétrécissement, parfois comme une envie de se recroqueviller, des peurs, des doutes, des insomnies.

Et c'est aussi pour moi, une formidable occasion de trouver la sécurité, la vraie, celle qui vient de l'intérieur, de cet espace stable, paisible où toutes ces sensations apparaissent et disparaissent pour peu qu'on ne s'y accroche pas. Dans ce changement, je me suis offert l'impossibilité de continuer à me mentir et l'opportunité de me connaître plus profondément.

Et je vois aujourd'hui comme cette décision est un véritable acte d'amour issu d'un désir profond de sentir dans toutes les cellules de ce corps la vérité de ce que nous sommes.

Une partie de moi ne se sent pas sereine face à l'inconnu.

Une partie de moi ne l'accueille pas les bras grands ouverts car elle n'a pas conscience du potentiel de libération qui est, lorsque je traverse une peur, lorsque j'accepte de ne pas savoir et de me laisser surprendre.

Une part en moi n'aime pas ne pas ne pas savoir où je vais dormir, si je vais trouver de l'eau, si les batteries seront suffisantes...Cette part croit encore que l'extérieur pour peu qu'il paraisse rassurant, peut lui procurer la sécurité intérieure et elle a à découvrir progressivement que cette sécurité tant recherchée est en réalité, déjà là et quelle peut s'y déposer en toute confiance.

Alors aujourd'hui, j'ai envie de vous encourager à oser le changement, oser suivre les élans du cœur. Quels qu'ils soient. 

Le cœur sait 

Il tente sans cesse de nous amener au plus proche de nous, par tous les moyens.

Le changement nous fait sentir ce qu'est la vie sous toutes ses facettes et nous rapproche de ce que nous sommes pas à pas.

La vie n'est pas ce confort sclérosant et ce pseudo bien-être qui nous sont vendus depuis si longtemps et dans lesquels nous mourons à petit feu.

La vie est mouvement, sensations, émotions, amour, intensité, vulnérabilité, embrasement et nous sommes la vie.

Avec joie.

Cécile