Le déni de fuite
Pour certains, cela va sûrement paraître évident mais pour moi, c'est la première fois que cela est aussi clair, comme si cette info était descendue plus profondément et avait traversé des couches non encore traversées.
Etat des lieux.
Au niveau du code pénal, il existe le délit de fuite.
A un autre niveau, apparaît le déni de fuite.
Dans les deux cas, je cherche à « échapper à » et ne veux pas « prendre la responsabilité de ».
Ou vu et dit d'une manière plus douce, je ne veux pas prendre soin de ce qui m'est confié.
C'est quoi prendre soin ?
Juste être là avec, sans rien vouloir changer.
De quel déni de fuite, je veux parler ici ?
Celui de la fuite du corps et des ressentis auxquels il m'invite.
Car, oui si je suis vraiment honnête, si j'arrête de me mentir, je cherche à longueur de temps à m'en échapper, ou plutôt dès que le ressenti vient créer une tension ou une contraction.
Et cela passe par n'importe quelle activité comme la respiration, la méditation, la marche, la nourriture, une série, un coup de téléphone à un ami, dormir, tondre la pelouse, faire la vaisselle… Toute activité qui permet en réalité de mettre entre parenthèses le vécu de l'instant étiqueté comme désagréable ou intense.
C'est complètement fou en fait !!
Le corps est créé et parfaitement câblé pour ce pourquoi nous existons, et en même temps, nous passons notre temps à essayer de le fuir.
Je dis bien essayer car cela est tout à fait impossible.
Cet outil, ce média est juste parfait.
C'est par ce corps que la magie a lieu.
C'est par ce corps que la présence se goûte.
Impossible d'y échapper car il est programmé pour l'amour par l'amour, ce programme est indestructible et toujours en action, quels que soient les programmes et/ou systèmes de défense rajoutés.
Impossible d'y échapper car il est la présence même.
Et ce qui est encore plus fou, c'est que par ma recherche de bien-être, de soulagement ou de vérité, cela créé de nouvelles couches de séparation et de la tension, m'éloignant encore plus de ce que je suis.
L'être humain actuel dit chercher la vérité, dit vouloir retrouver sa vraie nature mais par ce processus de recherche, rien qu'en s'observant, la séparation est créée.
Ces derniers temps, mon corps a pris du poids, dort très peu et peut être douloureux de manière très fluctuante.
Impossible ici d'y échapper, il est là, présent tout le temps.
Il y a quelques nuits, il y avait des douleurs, une belle insomnie et une tension, une vigilance de tout le corps. J'ai bien essayé d'y échapper mais rien de ce que j'ai appris, aucun des outils en ma possession n'a fonctionné. Ce corps n'était que tension et résistance jusqu'au moment où l'élan a été de cesser de vouloir que cela s'arrête, moment où j'ai pris conscience que je n'y pouvais absolument rien. Que je le veuille ou non, c'est ce qui était là, c'est ce qui était proposé et je ne pouvais pas m'échapper. Et là, tout s'est détendu, comme ça.
Et c'est là aussi que le déni de fuite est apparu clairement comme si ça me montrait tous les stratagèmes mis en place pour tenter de fuir. Sous couvert d'évolution, de recherche de vérité, de chemin de retour à la maison et j'en passe, tout absolument tout, n'est que fuite s'il n'y a pas une volonté première de vivre pleinement ce qui est sans rien vouloir changer.
Mais même cette volonté n'est pas choisie.
Un jour, elle pointe son nez comme ça et c'est finalement un nouveau programme qui vient de se mettre en route et cela à l'infini.
Autrement dit, aucune issue n'existe puisqu'il est tout à fait impossible de se fuir, étant à l'origine de tout.
Aucun choix à faire puisque je suis le choix.
C'est comme un nouveau plateau de jeu qui est apparu, après une bonne partie de jeu de « si j'essayais de me fuir, ça donnerait quoi ? », la nouvelle partie de jeu pourrait s'intituler « si j'arrêtais de croire que je peux fuir quoique ce soit et que la vie se vivait en l'absence du désir d'enlever ou ajouter quelque chose, qu'est-ce que ça donnerait ? »
Ça ronchonne aux entournures donc c'est bon signe !!!
La suite au prochain plateau de jeu !!!