Nous avons les clés !!
Nous avons toutes et tous les clés de notre prison, aucun doute là-dessus.
Les questions à se poser alors c'est à qui, à quoi et à quel moment ai-je donné cette clé ?
Ce matin en forêt, symboliquement en visualisation, j'ai repris la clé. Au moment où j'ai repris la clé, la porte s'est ouverte toute seule et les barreaux de la prison se sont effacés instantanément, il n'y avait alors plus de limites, plus de contours, je pouvais à nouveau ouvrir les bras, prendre mon envol et respirer.
Je vous partage ici comment cela s'est fait.
Il n'y a en fait qu'à se laisser guider par la vie.
Il y a deux jours, en marchant en forêt, la conscience est venue focaliser d'un coup sur la respiration, une respiration à plein poumons. Comme si je reprenais mon souffle après un long arrêt ou comme quand le nez se débouche après un rhume, je respirais pleinement à nouveau, c'était fort, et tellement bon, un plaisir intense.
Hier soir, j'étais à table avec ma mère, je la sentais m'observer, je sentais aussi que je respirais à peine tellement cette observation était insupportable à vivre, et là, j'avale de travers. A cet instant j'ai vu tout un mécanisme automatique se mettre en route. « Surtout ne pas tousser, surtout ne pas tousser et ne pas la regarder. » la respiration était encore plus courte et la sensation d'étouffer très forte.
L'expérience était tellement intense qu'il y a eu l'élan de plonger dedans, d'aller voir ce qui se cachait derrière cette réaction surprenante.
En fait venait de remonter à la surface une mémoire de l'enfance. J'avais déjà senti, lors de séances type hypnose et de danse médecine, la peur immense de ma mère. Dans son ventre déjà, je baignais dans ses peurs et son insécurité, il y avait l'espoir que je sois un garçon car cela était moins dangereux que de naître fille (loupé !!). Puis par la suite, il s'est vécu comme une surveillance rapprochée et permanente comme si la vie était synonyme de danger. Comme tout enfant arrivant sur terre, l'envie de vivre, explorer, jouir de tout étaient là mais très vite, il a fallu rétrécir tous ces élans car ils étaient trop stimulants pour cette mère, qui exerçait une telle surveillance par peur qu'il n'arrive quelque chose que cela est vite devenu étouffant et insupportable. Et le processus d'hyper adaptation et de rétrécissement s'est installé pour ne plus sentir cette pression constante, et rassurer cette mère.
Et voilà, la clé de ma prison lui appartenait, et elle avait tout pouvoir sur mon élan de vie. J'étais devenue hyper observatrice, captant le moindre signe, un regard, une attitude, une respiration suffisait à ce que j'étouffe moi-même les élans de vie qui me traversaient.
Pour la suite, la stratégie pour avoir la paix a été de devenir autonome très rapidement pour limiter les interactions avec cette mère et rester seule des journées entières dans ma chambre. Et les seuls souvenirs de moments où je ne sentais plus cette pression, ce carcan étaient les 3 semaines de classe verte organisées chaque année par l'école primaire (je me souviens d'un instit qui avait dit à ma mère ne pas m'avoir reconnue pendant ces 3 semaines).
Voyez comme la vie nous guide à la perfection, une évidence en décembre 2022 entrainant la présence de cette mère au quotidien, cette sensation de respiration à plein poumons, cette contraction intense et l'élan de descendre dans la contraction, rien n'a été décidé, cela s'est fait. Il y avait juste une intention de posée, celle de me connaître vraiment, fil conducteur depuis quelques années et la volonté de sortir de la souffrance.
Ce qui s'est vécu ces dernières semaines faisait partie de ce que j'appelle les « gros dossiers ».
Il y a aujourd'hui une sensation de légèreté, de joie, un pétillement.
Je ne sais ce qui va advenir ni comment ce nouveau chapitre va s'écrire. J'ai en fait à découvrir ce que c'est que de respirer à plein poumons en permanence et comment cela se traduit en étant Cécile. A 49 ans, je pars à la découverte de ce que c'est d'être pleinement en vie sans restriction aucune que celles que je pourrais décider de me mettre. Et je sais qu'il y a à être vigilante à ne pas laisser les automatismes engrammés dans le corps et installés depuis si longtemps restreindre les élans qui vont se présenter. Je sais qu'il y aura des tests pour ancrer dans la matière qu'il n'y a plus ni danger, ni barreaux ni porte et c'est l'inconnu qui en sera le révélateur.
Ou que vous soyez enfermés et quelle que soit la durée de détention, n'en doutez jamais, vous êtes les détenteurs de la clé !!!
Je vous partage ici quelques clés qui ont servi et serviront encore :
Faire face à la vie et aux mises en situations.
Cesser l'évitement et la fuite. Rien ne nous est proposé que nous ne soyons en capacité de traverser.
Revenir au corps.
Faire quelques pas de recul, retrouver l'espace de paix en soi et s'y déposer régulièrement. Détendre le corps. Descendre et plonger dans les sensations les plus désagréables à partir de cet espace.
Revenir à son intention (le fil conducteur).
Ne pas chercher à comprendre, la compréhension est une conséquence du processus vécu.
Savoir ce que l'on veut vraiment (notre boussole, notre nord).
S'aimer dans tous nos aspects......