Partage
(Un partage inspiré par un échange avec un ami ce matin.)
Du "Je" au "Nous".Voilà à quoi cette période m'invite et je crois nous invite tous (c'est en tout cas mon ressenti du moment). C'est comme si ce que je savais, venait de descendre dans le corps et s'intégrer dans toutes mes cellules.
Des parts de moi sont encore dans la peur de me montrer, d'être pleinement dans toute ma palette de couleurs. Peur de laisser la sensibilité, la vulnérabilité et aussi la puissance en moi s'exprimer. Bien sûr, ces peurs sont en lien avec des blessures que je suis venue explorer : trahison, rejet, humiliation.Et mon expérience est que ces blessures et tout évènement les ravivant, sont de formidables opportunités de retour à notre Nature, des portes vers la guérison, des occasions de faire tomber les barrières qui me séparent de l'être unique que je suis et de l'unité.
Et c'est là que le "Nous" intervient. Je ne peux rien réaliser seule, j'ai besoin de l'autre pour sentir, ressentir, me réveiller, me révéler, offrir et inversement. Pendant longtemps, j'ai pris le costume de celle qui fait par elle-même, qui n'a besoin de personne, qui est forte. C'est un costume que l'égo affectionne particulièrement car il équivaut à une belle armure "protégeant" des blessures. Le hic avec ce costume, c'est qu'il me coupait tout, la tristesse comme la joie, la colère comme la paix l'amour, et surtout ce costume me séparait de l'humanité et donc du divin. Il était comme une mise en sourdine étouffante et en réalité une vraie "cocotte minute".
Car la force de Vie, rien ne peut l'arrêter, elle poursuit sa trajectoire quoiqu'elle rencontre. Avec le temps et l'expérience, il est clair qu'il n'est pas nécessaire de souffrir en tant qu'être humain incarné sur terre. La souffrance est à la hauteur de la résistance que je mets face aux ressentis que la Vie me propose, en revanche je ne peux échapper à une douleur ravivée momentanément.
Le "Nous" est un cadeau. Cet échange avec cet ami et d'autres dans la semaine, me permettent de regarder avec honnêteté les fois où j'ai encore l'envie de repousser ce que la Vie me donne à sentir, les fois où je suis invitée à descendre dans les profondeurs, rencontrer le vécu, la souffrance d'une petite Cécile et, par ces retrouvailles souvent peu confortables, ramener cette part, l'embrasser, l'aimer. A chaque fois, l'autre, l'évènement sont une invitation à révéler le trésor qui est dissimulé sous cet enfant blessé (dont le voile de l'oubli et la nécessité de s'adapter pour recevoir le minimum d'amour pour rester en vie, l'ont amené à se retrouver dans l'ignorance de ce qu'il est en essence et lui cachent pour un temps la vérité.). Ce que j'ai senti chez cet ami lors de notre échange, est aussi une part de moi. C'est la résonnance ou le fait d'avoir déjà traversé ces espaces qui permettent de les sentir et les reconnaître chez soi, chez l'autre. Là sont toute la richesse et la beauté du "Nous". En acceptant de regarder et ressentir honnêtement, nous nous guérissons ensemble, nous enlevons les costumes dont nous n'avons plus besoin. Nous offrons notre vérité et c'est un véritable cadeau pour tous.
Le "Nous" est un passe-partout, il est l'accueil inconditionnel qui ouvre toutes les portes, tous les espaces appelant la lumière. L'humanité a besoin que ce "Nous" se répande, l'humanité a besoin que chacun de nous ose à partir de là où il est sans retenue, dans un mouvement de s'offrir totalement.
Merci à cet ami et à cet échange dans notre vérité, qui a initié l'élan de ce texte. Nous nous révélons ensemble et c'est tellement beau !!!