Partage du jour assise "à ne rien faire" sur le canapé.

13/11/2020

Et si ce monde qui nous paraît si réel n'était qu'une toute petite partie de ce qui existe vraiment, vous savez un peu comme dans le film Truman show.

Et si nous avions juste une porte à passer, un pont à traverser.

Et si nous étions confinés en nous-mêmes depuis si longtemps qu'il nous faille vivre la période actuelle pour en prendre conscience et sortir de notre torpeur.

Si je suis honnête avec moi-même, aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours ressenti un manque de liberté, un désir profond d'être libre, une sensation d'enfermement. Ces sensations étaient même très présentes dans mes rêves/cauchemars d'enfant, où j'étais prise dans de la pierre ne pouvant plus bouger, me réveillant le cœur battant très fort avec cette sensation d'être encore paralysée.

Et si ces sensations étaient en fait inhérentes à notre condition humaine.

Et si tout cela était en lien avec le fait d'être incarné : un être illimité incarné dans une forme dense, qui dans un premier temps le limite.

Cette sensation d'enfermement, cette prison dans laquelle je me débats, ne serait qu'une étape à franchir : me rendre compte que je suis cet être illimité dans un corps humain avec un mental qui fait que je passe une grande partie de ma vie, dans ma tête.

A chaque fois que je repense ou ressasse un « passé » qui n'est plus, à chaque fois que je pense ou m'inquiète pour un futur hypothétique, à chaque fois que je cherche une « solution » à un « problème », je suis enfermée dans ma tête.

En fait dès que je me laisse happer par le couple mental/système de défense, l'être illimité que je suis se retrouve contraint, bloqué, enfermé.

Et le seul moment où ces sensations de manque de liberté, d'enfermement disparaissent, c'est lorsque ma conscience habite le corps, lorsque je reviens à la présence et à la respiration.

Là maintenant, lorsque je respire, lorsque je sens toutes les parties de mon corps, lorsque la conscience parvient jusqu'à l'espace du cœur, que se passe-t-il ?

D'un coup, tout est calme, tranquille, paisible, je suis juste présente à ce qui est là maintenant pour moi. La sensation d'enfermement n'est plus, l'espace est immense, le champ des possibles ouvert.

Et dans cet instant peuvent se présenter tous les scénarios dans le décor, rien ne peut altérer cette paix, même pas une colère ou une tristesse qui passerait par-là, elles seraient immédiatement absorbées, transformées par cette présence.

Je crois sincèrement que nous avons le pouvoir de nous déconfiner, en sortant de nos têtes. C'est comme une gymnastique à mettre en place avec rigueur et engagement au début. Faire le choix, à chaque fois que nous prenons conscience que nous sommes en train de ruminer des pensées, que nous sommes partis dans un souvenir ou en train d'imaginer un futur, revenir à la présence, à la respiration et dans l'espace du cœur, ici et maintenant.

Plus nous pratiquons cette gymnastique, plus nous sommes présents, plus nous sommes présents, plus nous sommes libres.

Je sais en écrivant ces lignes que cela signifie lâcher toute idée de ce que je crois être ou devoir être la Vie, lâcher tout repère, un immense inconnu et je suis prise d'un vertige, comme si je me trouvais au seuil, au bord d'une falaise sans vision aucune, mon mental n'étant plus du tout en capacité d'imaginer ou d'approcher ce qu'est être libre.

La sensation que ce confinement imposé par l'extérieur, nous invite à sortir de notre propre prison, nous invite à débrancher la tête/mental.

Notre pouvoir se trouve dans notre cœur, dans cet espace illimité, capable de transmuter, d'alchimiser tout ce qui le traverse.

Et si nous laissions tous, notre sensibilité et notre vulnérabilité si souvent réprimées réouvrir cet espace, que se passerait-il ?

Et si toutes les pensées, mémoires, croyances de chaque humain étaient confiées à cet espace, qu'adviendrait-il ?

De tout coeur

Cécile