Retour d'expérience, "La mort, si on en parlait"
Petit retour d'expérience après deux journées passées à l'évènement « La mort, si on en parlait. », les 4 et 5 novembre à Nantes, proposé pour la 3ème année par le groupe VYV et la MAIF.
Pour différentes raisons, je me faisais une joie de participer à ces journées.
Le vécu d'une EMI à 17 ans a développé en moi un profond désir de comprendre : Ce qu'est la Vie, ce que signifie être un(e) humain(e), le sens de notre présence temporaire ici, le sens de la mort, le pourquoi des parcours de vie douloureux.
Les sujets de la mort, la fin de vie, « l'après-vie » et la conscience ont été, et sont toujours très présents sur mon parcours et je dois dire me questionnent et m'animent.
Le retour d'expérience que je peux vous partager aujourd'hui, est que parler de la mort ramène à la vie.
Echanger sur le sujet n'a rien de triste ou de lugubre, bien au contraire.
La mort ou sa perspective donne en fait toute sa saveur à la vie.
Pour beaucoup d'humains, la mort est synonyme d'inconnu et de peur et donc, la garder à distance de toutes les façons possibles, ne pas en parler, ne pas la regarder en face, est devenu comme une solution qui arrange tout le monde.
Et nous en arrivons parfois à vivre cette vie comme si nous n'allions jamais mourir.
Pourtant, tout humain qui naît est certain de mourir, personne n'y échappe.
Nier cette évidence ou la garder éloignée, a une influence directe sur notre façon d'appréhender et traverser la vie.
Et finalement de ces deux jours à échanger autour de la mort sont nées quelques questions que nous pouvons nous poser avec courage et sincérité.
Mesurons-nous la chance que nous avons chaque matin d'ouvrir les yeux, de voir des êtres aimés autour de nous, de pouvoir les embrasser, de donner et recevoir un sourire, de pouvoir les aimer et ressentir cet amour ?
Mesurons-nous la chance que nous avons chaque matin de pouvoir poser les pieds au sol, marcher, nous régaler en dégustant un bout de brioche, en humant l'odeur du café ou du thé ?
Mesurons-nous la chance que nous avons chaque jour, de respirer, de pouvoir observer la nature qui nous entoure et qui nous offre sans condition ses paysages, sa beauté, ses mouvements, ses cycles tellement inspirants ?
Est-ce qu'à chaque rencontre ou à chaque fois que nous étreignons quelqu'un, nous pouvons nous rendre compte du cadeau qui nous est offert, de donner et recevoir, de ressentir cet échange dans toutes nos cellules ?
Savons nous si cela sera possible tout à l'heure, demain ou dans une semaine ?
Pouvons-nous en avoir la certitude ?
A quel moment avons-nous cesser de nous émerveiller du miracle d'être un humain vivant sur terre ?
Quand avons-nous commencé à croire qu'il fallait se protéger de, se battre contre, être meilleur que, avoir plus que... ?
Quand avons-nous commencé à croire qu'il fallait cacher ou faire taire les émotions qui nous traversent ?
Quand avons-nous intégré que nous montrer dans notre vérité du moment nous rendait faibles, attaquables et nous mettait en danger ?
Et finalement, la vraie question à se poser est :
C'est quoi être un humain sur terre ? Quel est le sens à donner à cette vie ?
Et aussi :
Qu'est-ce qui fait de nous des êtres uniques ?
Est-ce que cette vulnérabilité que nous touchons en offrant notre vérité au monde, n'est pas en fait notre plus grande force ?
Est-ce que vous pouvez pressentir comme la vie serait joyeuse et légère si nous n'essayions pas de nous cacher par peur de... ?
Si nous décidions là maintenant d'être tel quel, sans filtre, d'être juste nous, dans la richesse de ce qui constitue un humain ?
Quelle place laissons-nous à la joie, la paix et l'amour dans notre vie ?
Et si en fin de compte, essayer de garder à distance la mort, avait pour conséquence directe de garder à distance la vie ?
Et si en fin de compte, nous étions tous déjà à moitié morts de ne pas vivre avec l'idée de la mort ? Qui, peut-être est le sel de la vie, cet exhausteur de goût qui fait ressortir Sa saveur forte et délicate à la fois ?
Ne serait-il pas bon de nous rappeler régulièrement et volontairement, qu'un jour, nous quitterons ce corps, qu'il s'arrêtera de fonctionner ?
Peut-être cela arrivera demain ?
Et si c'était le cas ? Sommes-nous prêts à mourir ?
Finalement qu'y a-t-il d'essentiel dans la vie ?
Qu'est-ce que vous diriez à ceux qui vous entourent si vous étiez là, maintenant sur votre lit de mort ?
Quels seraient vos mots ?
Quel message aimeriez-vous leur transmettre ?
Fermez juste les yeux quelques instants et imaginez-vous en train de partager ce dernier moment avec ceux que vous aimez.
Qu'auriez-vous envie de leur dire sur la Vie ?
Ce qui m'est venu instantanément et que je partagerais si c'était le moment pour moi de quitter ce corps c'est :
Aime !!
Goûte, savoure la vie.
Respire la vie.
Et n'oublie pas de remercier.
Toutes ces questions qui ont découlé de ces deux jours auront, je l'espère, ouvert chez vous l'envie d'explorer votre rapport à la mort.
Pour ma part, j'en ressors avec beaucoup de joie et la sensation d'être plus vivante.
Si vous avez l'élan d'aller plus loin, vous pouvez retrouver les conférences avec Christophe Fauré, Marie de Hennezel ou Delphine Horvilleur ici : https://lamortsionenparlait.okast.tv/
Je vous invite aussi à aller découvrir l'univers de Sandra Meunier sur son site https://sandrameunier.com/
Et pour ceux qui seraient particulièrement intéressés par les EMI, la fin de vie, les états de conscience, vous pouvez retrouver infos et vidéos sur le site https://medecineetconscience.com/
Belle soirée
Cécile